Des prostituées à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Au nombre de 13 dont 5 Nigérianes, ces travailleuses du sexe ont été placées sous mandat de dépôt le 22 novembre dernier suite à leur interpellation dans les rues de l’île de Ngor. Il s’agit des nommés A. Tavou, R. Ecossa, C. Augustine, T. Chioma, A. Favez, A. Diagne, A. Seydi, A. Ba, T. Fall, Y. Ndiaye, A. Fall, D. Seck et A. C. Diop, liste Les Échos.
Le journal signale qu’elles avaient «toutes reconnu les faits», lors de leur audition, ajoutant qu’elles avaient «refusé de présenter leur carnet sanitaire» avant de se rétracter à la barre ce jeudi, 5 décembre. La même source avance que l’une des mises en cause a dû s’expliquer en présence de membres de sa famille. «J’ignorais que la prostitution était interdite à l’île de Ngor, a déclaré A. Diagne. La prostitution et moi, c’est fini maintenant. Je vous répète que c’est fini parce que tous mes proches sont ici présents dans la salle.»
En réponse, le juge lui a confirmé que «la prostitution était bien interdite sur le territoire national». Cette précision faite, le Procureur a requis l’application de la loi pénale, dans son réquisitoire.
Les avocats de la défense n’avaient pas dit leur dernier mot. Me Mansour Diongue, plaidant la relaxe concernant le délit d’outrage public aux bonnes moeurs, soutient que «les agents patrouilleurs, dans leur narration, n’ont pas décrit l’habillement des prévenues» pour justifier cette infraction.
Pour ce qui du racolage, objecte Me Cheikh Sy, «il n’a pas été prouvé que l’une des prévenues de nationalité nigériane marchandait son corps dans la rue».
Les treize ont été finalement relaxées du délit de racolage. Les douze ont toutefois écopé d’un mois de prison contre 15 jours ferme pour A. Diagne, tranche Les Échos.
