C’est une exclusivité Kewoulo. Alors que les candidats à la présidentielle étaient concentrés à la vérification des signatures pour éviter des doublons sur leurs listes de parrainage, une main ferme peaufinait, au palais de la République, la dernière liste de ceux qui sont censés arbitrer les joutes électorales à venir. Comme le lui confère la loi, Macky Sall a procédé à de nouvelles nominations.
Dans une totale discrétion, le chef de l’Etat a procédé -par le décret 2018-2127- au choix des “nouvelles têtes” qui doivent valider les candidatures, donner un verdict en cas de contentieux et déclarer le vainqueur du scrutin du 24 février 2019. Le 6 décembre, alors que le pays tout entier était préoccupé par la tragédie des Niasse, divisée sur le choix du lieu d’enterrement de Sidy Lamine Niasse, le président Macky Sall a procédé, discrètement, à la nomination de “ses nouveaux sages.” Ainsi, le professeur Ndiaw Diouf, qui était déjà membre du Conseil constitutionnel, a été nommé Vice-président de l’institution.
Avec le premier cité -le professeur Ndaw Diouf-, promu à un poste stratégique, deux “nouvelles têtes”, inconnues des bâtiments ont fait leur entrée dans l’auguste institution: Mouhamadou Diawara, ancien président de chambre à la Cour Suprême, et Abdoulaye Sylla, inspecteur général d’Etat, font désormais partie des “7 sages” sur les épaules desquels repose la stabilité du Sénégal au lendemain de cette élection présidentielle que tous prédisent électrique.
Si ces arrivées sont vues comme des promotions, Kewoulo a appris que les départs surprises du juge Malick Diop, ancien vice président, et de Mamadou Sy, membre du Conseil, ne sont pas expliqués. Seulement, désormais, c’est à ces hommes qu’appartient le loisir de dire qui remplit les conditions pour être candidat à la présidentielle ou pas. C’est aussi à ces “sages”, dirigés par le président Pape Oumar Sakho, qu’il reviendra la lourde responsabilité de trancher les contentieux qui pourraient naître au lendemain de cette présidentielle de tous les dangers.
