Sukuk au Sénégal : vers un financement éthique et durable

Sukuk au Sénégal : vers un financement éthique et durable

Conforme aux principes de la finance islamique et adossé à des actifs tangibles, le Sukuk séduit de plus en plus d’États en quête de solutions de financement durables. Cette « obligation sans intérêt » permet de mobiliser des capitaux tout en respectant les préceptes éthiques de nombreux investisseurs.

Lors de sa première émission, l’État sénégalais a levé 405 milliards de francs CFA en quinze jours, soit près de trois fois l’objectif initial de 150 milliards. Fort de ce succès, le gouvernement vise désormais 600 milliards de francs CFA mobilisés via le Sukuk d’ici à 2030.

Pourtant, certains acteurs demeurent sceptiques.

  • Compréhension limitée : une part de la population méconnaît encore les mécanismes (Ijara, Mudaraba, Murabaha…) et hésite à investir.
  • Réserves éthiques : d’aucuns jugent que ces titres, ni obligations classiques ni actions, n’ont pas bénéficié d’une pédagogie suffisante.
    Le gouvernement déplore que de nombreux Sénégalais, désireux de financer le développement national selon leurs valeurs, n’aient pas pu participer.

Le Sukuk se révèle particulièrement efficace pour financer des infrastructures, l’énergie ou l’éducation :

  • Entre 2014 et 2022, près de 1 100 milliards de francs CFA ont été levés sur les marchés islamiques sénégalais.
  • Le dispositif permet de lier chaque émission à un ou plusieurs actifs précis, ce qui renforce la transparence.

En septembre 2022, l’adoption d’une loi spécifique a simplifié la structuration et l’émission de Sukuk, tant pour l’État que pour les entreprises. Ce texte vise à soutenir des projets à fort impact socio‑économique et environnemental.

Le Premier ministre a récemment annoncé l’étude de nouvelles émissions de Sukuk dans les futures lois de finances. Cette volonté illustre l’intérêt croissant pour des investissements éthiques et socialement responsables, susceptibles de diversifier les sources de financement et de consolider la confiance des investisseurs.

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