Le Président du parti les Serviteurs boycotte le dialogue national et propose…

Le Président du parti les Serviteurs boycotte le dialogue national et propose...

Le président du parti Les Serviteurs, Pape Djibril Fall, a tenu un point de presse ce samedi à Dakar. À quelques jours de l’ouverture du dialogue national convoqué pour le 28 mai par le président Bassirou Diomaye Faye, le député a annoncé que son parti n’y prendra pas part, tout en reconnaissant l’importance d’une telle initiative.

 

« Nous refusons de participer à un dialogue s’il ne garantit pas une véritable transformation démocratique. Il ne doit pas s’agir d’un simple rituel politique, mais du point de départ d’un rééquilibrage institutionnel profond », a affirmé Pape Djibril Fall devant la presse.

Tout en exprimant ses réserves, le leader des Serviteurs a réaffirmé son attachement au principe du dialogue, à condition qu’il soit inclusif, transparent et pérenne. Il a appelé à la participation de toutes les composantes de la société : institutions de la République, opposition politique, société civile, syndicats et citoyens.

Dans une posture constructive, le parti Les Serviteurs a dévoilé une feuille de route en dix points pour une réforme en profondeur du système démocratique sénégalais :

  1. Rééquilibrage des pouvoirs : Limitation des prérogatives présidentielles, renforcement du rôle du Parlement et redéfinition des fonctions du Premier ministre.
  2. Transparence électorale : Réforme du Code électoral, création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) et numérisation du système de parrainage.
  3. Reconnaissance institutionnelle de l’opposition : Instauration d’un statut officiel pour le chef de l’opposition et financement public basé sur la représentativité.
  4. Inscription automatique des électeurs : Enregistrement électoral dès la majorité grâce à la carte biométrique CEDEAO.
  5. Indépendance de la justice : Réforme du Conseil supérieur de la magistrature et création d’une Cour constitutionnelle véritablement autonome.
  6. Rationalisation de l’espace politique : Réduction du nombre de partis, critères de représentativité clairs et transparence des finances politiques.
  7. Stabilité électorale : Interdiction de toute modification du Code électoral à moins de 18 mois d’un scrutin.
  8. Pluralisme médiatique : Réforme du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et adoption d’une charte garantissant l’équité médiatique en période électorale.
  9. Dialogue institutionnalisé : Mise en place d’un organe multipartite pour suivre l’application des consensus issus du dialogue.
  10. Nomination d’un médiateur politique : Un garant indépendant chargé de veiller à la mise en œuvre des accords issus des concertations nationales.

En conclusion, Pape Djibril Fall a lancé un appel au dépassement des logiques partisanes pour bâtir un nouveau pacte institutionnel : « Notre démocratie a besoin d’un socle républicain renforcé. C’est à cette condition que nous pourrons relever les grands défis de notre époque : l’émergence économique, la justice sociale et la souveraineté nationale », a-t-il souligné.

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