Ce mercredi 2 avril 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal se penche sur un texte d’une importance cruciale : le projet de loi interprétative de la loi d’amnistie. Derriere ce jargon juridique se joue un épisode politique majeur, qui pourrait redessiner le paysage institutionnel et judiciaire du pays.
La loi d’amnistie adoptée il y a quelques semaines, est déjà sur toutes les lèvres. Que couvre-t-elle exactement ? Quels actes sont concernés ? L’interprétation de son champ d’application est devenue un véritable casse-tête, menant le gouvernement à proposer un texte déclaratif pour dissiper les zones d’ombre. Mais cette démarche suffira-t-elle à répondre aux attentes des citoyens et des acteurs politiques ?
Ce mercredi pourrait ainsi constituer un véritable “jour de vérité”. D’un côté, une partie de l’opinion publique et de la société civile exige une clarification stricte afin d’éviter toute manipulation future. De l’autre, certains observateurs redoutent que cette loi interprétative ne serve qu’à renforcer l’impunité, en accordant des passe-droits à certaines figures politiques ou activistes impliqués dans des affaires judiciaires.
Dans ce contexte tendu, le débat parlementaire s’annonce houleux. Les députés, toutes tendances confondues, devront faire preuve de rigueur et de transparence. La confiance des citoyens en dépend. Mais une question demeure : cette séance permettra-t-elle vraiment d’apporter les clarifications attendues, ou ne sera-t-elle qu’un épisode supplémentaire dans une série d’ambiguïtés juridiques et politiques ?
Face à la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie, 20 organisations de la société civile ont réitéré leur appel à des concertations inclusives avant tout vote au Parlement. Selon ces acteurs engagés, la lutte contre l’impunité, l’indemnisation des victimes et la réparation des préjudices doivent être garanties dans le respect des droits des citoyens.
Par ailleurs, l’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Dème, plus connu sous le nom Juge Dème à travers une publication sur les réseaux sociaux a dénoncé ce qu’il perçoit comme un biais dans cette proposition législative, il s’est interrogé sur la sincérité des députés et leur capacité à défendre une justice équitable.
De son côté, le Cadre de Réflexion Démocratique et Patriote (CRDP-50), a estimé que la loi d’amnistie devrait avant tout servir de tremplin pour la réconciliation, mais dans le respect de la vérité et de la justice, en assurant que les auteurs d’infractions soient tenus responsables de leurs actes.
Le peuple sénégalais observe, et ce mercredi 2 avril, il attend des réponses.